« Comprendre et pratiquer l’approche narrative » Publié le : 21 mars 2010
Béatrice Dameron pratique le coaching des personnes et des équipes. Psychologue clinicienne et systémicienne de formation, elle s’est orientée vers l’approche narrative. Elle s’est spécialisée dans le développement des processus apprenants au sein des organisations.Â
Interview à  l’occasion de la parution du livre « Comprendre et pratiquer l’Approche Narrative » (InterEditions), rédigé par un collectif de praticiens français de l’approche narrative.
Développée depuis une vingtaine d’année à l’étranger, l’approche narrative se répand en France depuis quelques années. Elle est de plus en plus utilisée par les coachs et les professionnels de l’accompagnement. L’ouvrage coordonné par Pierre Blanc-Sahnoun et Béatrice Dameron se propose de faire appréhender concrètement, à travers la diversité des exemples rapportés, son efficacité en coaching, le type de travail qui s’effectue et la relation qui se noue entre le praticien et son client. L’ouvrage comprend aussi un texte du développeur de cette démarche : Michael White, auteur peu connu en France.
Béatrice Dameron répond aux questions de Dina Scherrer, coach et praticienne narrative.
Comment est née l’histoire de ce livre ?
Pierre est quelqu’un qui a toujours beaucoup de projets en cours. Comme j’étais en correspondance régulière avec lui, il m’a dit un jour que son éditeur lui demandait d’écrire un livre sur l’Approche Narrative et que, comme il n’avait pas le temps de s’en occuper, il voulait savoir si je serais d’accord de le faire.
Il faut savoir que Pierre parle des pratiques Narratives comme il respire. J’imagine sans peine qu’il avait convaincu son éditrice de la nécessité impérieuse de publier un livre là -dessus ! A la réflexion, de mon côté, j’avais une idée de ce à quoi pourrait ressembler un livre qui parle des pratiques narratives. J’avais une idée du cahier des charges et  du chemin de lecture. Donc il m’a demandé de rédiger un synopsis de deux ou trois pages pour l’éditeur.
L’idée que j’avais défendue est que le livre devait être congruent, c’est-à -dire qu’il devait ressembler à ce dont il parlait, en porter les valeurs et les refléter. Il devait être à la fois collectif et coopératif. Il devait y avoir une supervision au plan technique et il devait être essentiellement pratique.
Bien évidemment, il devait comporter des éclairages théoriques à propos des références, concepts reconnus sur lesquels le travail de Michael White s’appuie. Mais, avant tout,  la  mission de ce livre était de donner l’occasion au lecteur d’entrer dans le cabinet des praticiens. Et, ce que nous attendions des personnes qui allaient contribuer, collaborer à ce livre, c’est qu’elles aient la transparence de vraiment montrer leurs pratiques avec tout ce qu’elles comportent de faux pas, de questionnements, d’errances. Parce que la vie ressemble à cela. La vie du praticien ressemble à cela. Nous attendions aussi qu’elles donnent des explications sur le « pourquoi je fais ça », qu’elles montrent leur intention. L’intention est un terme très important dans l’approche narrative.
On ne voulait pas enfiler des success stories comme des perles. On ne voulait pas de ce livre comme d’une vitrine « apprêtée », mais plutôt comme d’un appartement où le lecteur pourrait entrer, se promener d’une pièce à l’autre, tout en humant l’atmosphère des lieux.
Comment avez-vous sélectionné les coachs/thérapeutes qui ont collaboré à ce livre ?
On a fait passer un message aux gens dont on pensait qu’ils avaient la formation, l’expérience pour répondre.
Ces personnes avaient suivi, pour la plupart, au moins deux séminaires sur l’approche narrative, mais nous ne nous sommes pas adressés exclusivement aux personnes les plus anciennes et reconnues dans la pratique. D’ailleurs cela m’a appris quelque chose du côté de la créativité et du renouvellement.
Quelle a été la consigne pour les personnes qui ont collaboré ?
On leur a dit que nous voulions faire un livre collectif et pratique. On ne leur a pas donné de cahier des charges, juste un format, et on leur a demandé, à travers un cas concret,  de refléter quelque chose de vrai de leur pratique.  Nous avons beaucoup insisté également pour qu’elles livrent des transcriptions d’entretiens.  Globalement,  on s’était donné pour règle de ne rien éliminer, de tout prendre. Tout ce qui, d’une manière ou d’une autre, pouvait avoir un lien avec la narrative.
Les contributions que l’on a le plus aimées, ce sont celles qui respectaient le plus, dans l’écriture, la posture décentrée et influente. On voyait que dans la pratique la personne était ainsi.
Est-ce que vous avez fait en sorte d’avoir des cas différents ?
Un des objectifs de ce livre était de montrer que les Pratiques Narratives sont une discipline transverse qui infiltre des domaines comme le coaching professionnel ou personnel, la thérapie, la médiation familiale, le collectif. Chacun de ces domaines est illustré par un cas au moins.
C’est important pour vous de témoigner ?
Témoigner c’est montrer, c’est avoir le courage de montrer ce que l’on fait. C’est très important. Parce que la pédagogie cela passe par là . Je crois beaucoup au chemin pédagogique qui va du concret à l’abstrait. Témoigner, montrer des cas concrets, c’est aussi respecter le curieux, le client ou le passant qui va se faire une idée à propos de cela. Et puis c’est comme cela que j’ai appris en partie mon métier. J’ai une dette envers les psychologues et les analystes qui m’ont permis d’assister à leurs entretiens quand j’étais étudiante, et envers les consultants qui m’ont incluse dans leurs séances de travail avec leurs clients, parce qu’ils prenaient le risque d’exposer leur pratique pour m’apprendre mon métier.
Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté ?
Une fierté pour moi d’avoir fait quelque chose de collectif. Nous avons réuni dans ce livre une somme de capacités, de créativité, d’intelligence. C’est un socle à partir duquel nous pourrons progresser.
Qu’est-ce que cette expérience collective vous a appris sur vous ?
J’ai appris à progresser dans l’endurance et l’indépendance d’esprit. Conduire un projet comme celui-ci, c’est souvent mettre son égo dans sa poche au profit du collectif. C’est sans arrêt faire la navette avec « Quel est l’objectif ? » et « Qu’est-ce qu’on veut ? » C’est une bonne discipline de prise de recul.
Qu’est-ce que cette expérience collective vous donne envie de faire, que vous n’auriez peut-être pas fait sans avoir vécu cette expérience là  ?
Essentiellement recueillir les enseignements de l’expérience. Le fait que la cliente dont j’avais raconté l’histoire ait au dernier moment refusé toute publication m’a frustrée et m’a donné envie aussi de créer un site et un blog. Je les aurais certainement créés plus tard, mais cela m’a mise dans l’urgence de le faire pour pouvoir continuer à échanger, témoigner.
Publié le : 21 mars 2010 | 5 commentaires | Partager/Mettre en favoris
Really informative article post.Thanks Again. Awesome. kfgageeaedde
Ca m’intéresse mais où se renseigner et où essayer cette technique en province ?
merci
Très sympa votre article. J’aime bien souvent votre blog et vous
lire. Merci pour ces moments de partage.
Très bon article. j’apprécie beaucoup votre blog
Très sympa votre article. j’apprécie énormément votre site internet