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Stephen Madigan invité par la Fabrique Narrative Publié le : 10 septembre 2011

Nous venons de vivre trois jours formidables à la Classe de Mer 2011 d’Arcachon avec Stephen Madigan, à réfléchir et à expérimenter comment lutter contre l’individualisme, les relations de pouvoir et le contexte social des problèmes.
Il nous a transportés encore un pas plus loin au-delà de ce que savions déjà des Pratiques Narratives en partageant avec nous sa pratique, ses idées nouvelles, ses expériences avec une grande simplicité et générosité.
Je vais garder et intégrer beaucoup d’idées et de concepts qui vont venir enrichir ma pratique.
Notamment son travail pour lutter contre l’individualisme : les clients parlent de façon individualiste et nous, il nous faut faire de l’anti-individualisme. Il nous faut explorer comment le problème fonctionne en relation à la culture de la personne et de son environnement. Les sélections que font les personnes des évènements dont elles tissent leurs histoires sont influencées par la culture. Plutôt que de situer le problème dans la personne, nous devons le voir côté relationnel : Qu’est-ce qu’on dit ? Qui a le droit légitime de le dire ? Avec quelle autorité ? Il convient de regarder les histoires dominantes comme étant produites et reproduites dans la communauté.
Je retiens son formidable travail autour des groupes de soutien de la personne. Il dit : « je veux rencontrer la communauté relationnelle de la personne. C’est souvent cette communauté qui garde la mémoire de la personne jusqu’à ce que elle la retrouve ».
Je retiens aussi son travail autour de l’anticipation de l’espoir : Qu’est-ce que l’on anticipe de devenir ? Qui préfèrerions-nous être ? Si vous n’aviez pas ce problème, qui aimeriez-vous devenir ? A quoi pourrait ressembler ce premier pas qui va vers cette histoire préférée ? Comment vous vous préparez à faire ce premier pas ? Qui pourrait vous aider à faire ce premier pas ?
Je retiens son travail autour de l’exploration de la perte. Une nouvelle manière de regarder les effets du problème. Pour pouvoir avoir cette relation avec le problème, il faut perdre quelque chose. Le problème n’y est pas arrivé tout seul : Qu’elle a été la plus grande perte pour toi ? Qu’est-ce qui vous manque dans ce que vous vivez actuellement ? Pourquoi ça vous manque ? Où pensez-vous que c’est parti ?
Stephen nous rappelle également que le problème a des pratiques. Donc, il faut explorer ces pratiques, les mises en actes du problème. Mais il nous rappelle que les capacités, les compétences ont aussi des pratiques. Mettre en actes les compétences : Qu’avez-vous fait pour résister à cela ? Quand la personne vient nous consulter c’est déjà une mise en acte de ses capacités.
Je retiens son travail autour de l’histoire alternative. Il dit : « J’écoute toujours l’histoire de façon à pouvoir entendre quelque chose qui ne colle pas avec l’histoire du problème. L’histoire secondaire émerge quand nous commençons à avoir des suspicions sur le problème ».
Un grand merci à la Fabrique Narrative d’avoir organisé cette belle rencontre.

Publié le : 10 septembre 2011 | 2 commentaires | Partager/Mettre en favoris


2 Commentaires sur l'article “Stephen Madigan invité par la Fabrique Narrative”

  1. 1 Thierry Groussin a dit à 13 h 03 min le septembre 10th, 2011:

    Très, très intéressant! L’anticipation de l’espoir: quelle belle et pertinente expression!
    Individualisme: il y a en français un terme un peu savant mais qui me semble cibler encore plus précisément la pensée de Stephen Madigan, c’est « solipsisme ».
    Les questions, dans leur simplicité, sont géniales, on voit bien comment elles peuvent trouver les serrures les mieux cachées.
    Merci pour ce compte-rendu qui, finalement, est trop bref. On a envie de dire: « Encore! »

  2. 2 Allure a dit à 17 h 49 min le octobre 31st, 2011:

    Qu’est ce que l’Individualisme ? L’être humain est très complexe et bien sûr il n’est pas dénué de défauts mais l’Individualisme en est-il réellement un ? La réponse est oui mais aujourd’hui c’est plutôt la conséquence du système dans lequel nous vivons qu’un réel choix. Il est évident le que l’individualisme ne fait que diviser les gens pour les rendre que plus vulnérables.
    Malheureusement c’est devenu un réflexe de survie face aux comportements que l’on peut observer à l’échelon nationale et mondiale dans les milieux d’influence que sont la politique, l’économie, les médias etc …

    Le Président n’a t’il pas augmenté son salaire dès son arrivée au pouvoir alors qu’en parallèle le pays subissait déjà de plein fouet la crise et les licenciements à foison ? C’est un symbole très fort d’individualisme quand on sait à quel point la fonction présidentielle est représentée et quand on sait que ses promesses reposaient sur le principe du  » travailler plus pour gagner plus  »

    La démocratie a confié à cet homme les commandes du pouvoir suprême mais est ce que les électeurs ont eu le choix ?

    Depuis longtemps les élites politiques ne représentent plus du tout le peuple qu’elles ambitionnent de diriger. Il suffit de se renseigner sur les lieu de domiciliation des différents candidats pour s’en rendre compte : ex : Besancenot à Neuilly, Fabius et le 16ième prétendent connaitre les besoins des plus mal lotis.

    Dans les Entreprises pourtant composé avant tout de salariés acharnés à la tâche, à qui va en priorité les dividendes générés à l’issu de l’exercice annuel ? La tendance est très en faveur des actionnaires au détriment des salariés quand l’entreprise n’a pas été délocalisé et que les salariés ne sont pas chinois.

    Aujourd’hui ce sont des fonds de pension composés de quelques individus extrêmement fortunés qui font la pluie et le beau temps sur les marchés financier. Ils sont capables de renverser un état tout entier et ce sont eux qui imposent leur règles au pouvoir politique.

    Qui va changer cela ?

    Je pense que c’est une douce utopie de penser pouvoir changer ces comportements sans modifier directement le système dans lequel nous vivons. Je crains que des initiatives ponctuelles et partielles bien qu’animés par la plus farouche volonté de changement n’auront qu’un impact négligeable à grande échelle et surtout, ils ne seront pas durables s’ils ne sont pas récompensé par les hautes instances du pouvoir.

    Merci.


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